Le CPL, c’est pratique, c’est simple et c’est efficace. Mais les gammes sont nombreuses, les constructeurs tout autant et encore faut-il savoir à quel moment le Courant Porteur en Ligne devient incontournable.
Voici quelques pistes pour tout comprendre.
Difficile de passer outre le haut débit à la maison, à condition bien évidemment que l’on soit éligible à une offre ADSL ou fibre et que l’on puisse bénéficier de services de qualité. La baisse de qualité n’est pas imputable aux opérateurs, mais plutôt à la distance entre votre domicile et le répartiteur pour l’ADSL, et à la présence ou pas d’une connexion fibre à votre domicile. Une fois connecté, il faut en général partager ces flux avec la téléphonie, la télévision et les terminaux numériques de toute la famille, Mais comment partager ces flux en optimisant les débits ?
Quelles ondes ?
Le CPL n’est finalement qu’une déclinaison du câble Ethernet basique. Le Wi-fi, c’est des ondes, mais aussi des débits fluctuants pour de nombreuses raisons, dont les premières sont votre équipement et la configuration des lieux. Ajoutez les perturbations liées à votre voisinage.
En effet, n’en déplaise à ceux qui pensent qu’en coupant le Wi-fi à la maison, ils coupent aussi les mauvaises ondes, cela n’est vrai qu’à condition que votre plus proche voisin soit à une vingtaine de mètres minimum de chez vous. En ville et encore plus dans les immeubles d’habitation, se préserver des ondes est aujourd’hui totalement irréaliste, les réseaux sans fils de vos voisins ne connaissent pas la notion de propriété et franchissent donc allègrement les murs de votre appartement. A cela il faut ajouter les antennes relais installées pour les téléphones mobiles, et les produits connectés en Bluetooth. Malheureusement, on n’échappe pas aux ondes ni aux perturbations liées à celles des réseaux voisins.
Sur le principe
Retour au point d’origine : partager les flux par le câble ou par Wi-fi. Donc pour être précis et à moins de vouloir câbler tout votre domicile, quand faut-il du CPL et quand faut-il utiliser le Wifi ? La réponse la plus évidente: le CPL intervient partout où vous pouvez utiliser des câbles, le Wi-fi, partout où cela n’est pas possible, et encore ceci est la version simple puisqu’il existe des produits CPL enrichis par un module Wi-fi.
Parlons câbles pour débuter. Le CPL, c’est une base de deux adaptateurs qui se connectent à votre réseau électrique. Le premier se place par exemple à côté de la box de votre FAI et se raccorde en Ethernet avec cette dernière. Le second se place sur une prise électrique de votre réseau domestique. Il suffit alors de brancher votre terminal sur ce dernier module pour bénéficier d’un réseau filaire. Les limites du système sont au nombre de trois:
En premier lieu, le réseau se cantonne à votre réseau électrique, c’est-à-dire que le compteur est une sorte de bouchon infranchissable. Cela veut dire que si votre local dispose de plusieurs compteurs ou réseaux électriques, le CPL ne pourra passer de l’un à l’autre.
Ensuite, les installations en triphasé ne permettent les communications CPL qu’entre prises de courant branchées sur une même phase. Il y a donc deux chances sur trois que le transfert de données ne fonctionne pas. Le seul remède consiste à (faire) installer des coupleurs de phases.
Enfin, la dernière limitation est heureusement contournable : le CPL déteste ne pas être le premier. Explications : jamais un module CPL ne doit être branché sur une multiprise ou derrière d’autres équipements électriques. Il faut absolument brancher le CPL sur la prise murale et chaîner d’autres connexions électriques derrière le module CPL, c’est pour cette raison que les constructeurs adoptent le plus souvent une prise gigogne sur leurs modules.
Attention, certains modules CPL disposent de deux ports Ethernet. Ces Produits sont parfois symétriques: le duo de prises dispose de deux connecteurs, ou bien seul un module dispose de deux prises. Dans le premier cas, si vous connectez les deux câbles de l’un à votre box ou un HUB Ethernet, et ceux du second module à deux périphériques, vous bénéficiez de deux canaux de débit identiques. Si le premier module ne dispose que d’un connecteur pour se brancher sur la box, en connectant deux terminaux au second module, on divise logiquement par deux le débit obtenu en bout de chaîne.
De 85 à 1200 Mbits
Il existe plusieurs générations de prises CPL et chaque évolution a apporté son lot de changements. Les plus anciennes prises dites 85 proposent un débit théorique de 85 Mbits/s mais le plus souvent le débit constaté est de 25 Mbits/s. On trouve aussi des modèles 200, 500 et aujourd’hui des composants en 1000 et 1200 Mbits.
Certains constructeurs poussent un peu plus loin les composants de leurs produits pour offrir un plus. Ainsi le CPL 500 devrait afficher 500 Mbits/s de débit, mais dans les faits c’est plutôt 130-150 Mbits/s que l’on obtient. Lors de tests, basés sur un réseau électrique ancien (aux normes en vigueur bien sûr), le site Zdnet a obtenu plus de 200 Mbits/s avec un produit estampillé 500 +. Cela peut paraître peu, mais quand il est question de connecter une box à son module TV, cela permet de regarder des films en éliminant les effets de ralentis. Dans les faits, aujourd’hui on parle vidéo HD, et flux du même type, alors si vous êtes équipé de la fibre et qu’il vous faut connecter TV et box, le mieux est tout simplement d’opter pour des prises CPL 1000 ou 1200 qui vous garantiront un flux suffisant pour la HD. Gardons à l’esprit que si la boîte indique 1200, vous êtes loin d’obtenir 1,2 Gbits/s de trafic réel, tout cela n’est que théorique et dépend de nombreux paramètres.
Le CPL chez les FAI
Certains fournisseurs d’accès à Internet, pour ne pas dire tous, ont succombé au CPL pour relier leurs différents appareils. Ainsi Free après avoir proposé des box TV avec du Mimo, est vite passé à des modules d’alimentation intégrant un composant CPL: ainsi on branche sa box, on branche le câble Ethernet et les box dialoguent avec un débit presque garanti. D’autres proposent les modules CPL en option et distribuent sous leur marque des produits de marque. Mais une visite auprès de votre revendeur peut être aussi efficace que de conserver des CPL d’ancienne génération, ou d’acheter un modèle qui ne répondra pas à vos besoins.
Quelles installations ?
Le CPL peut aussi devenir le complément ou plus exactement l’associé du Wi-fi. Si, par exemple, vous ne voulez pas que la box dans le salon soit une bulle Wifi, mais que vous acceptiez qu’un autre endroit de la maison le soit (ou même à l’extérieur), le CPL est une solution. Il existe des modules Wi-fi que l’on branche à la limite de la bulle principale du réseau pour augmenter la portée de ce dernier, mais Il faut une première bulle.
Dans ce cas, le CPL va par exemple permettre de connecter un module à la box, puis un second module à l’endroit où l’on veut établir un accès Wi-fi, celui-ci étant alors capable de créer une bulle Wi-fi propre. Des solutions du marché permettent de faire encore mieux en donnant le choix à l’utilisateur d’offrir une nouvelle zone de connexion à un réseau principal ou d’ouvrir un réseau différent, juste lié à la liaison CPL.
Prenons l’exemple d’une maison dotée d’une piscine: on pourra cloner le réseau de la maison dans le jardin grâce à un module CPL/Wi-fi. Les utilisateurs iront d’une zone à l’autre sans avoir à changer de réseau, puisque pour les terminaux, il sera le même.
A l’inverse, dans une entreprise, on pourra connecter un module CPL/Wi-fi à l’accueil ou dans une zone de réunion, puis gérer et manager cette zone indépendamment du réseau Wi-fi principal. Certains modules proposent même des solutions d’administration bien plus poussées que bon nombre de box avec le paramétrage des plages et heures d’ouverture de la bulle Wi-fi. Les modules CPL offrant sur l’un des deux modules un point d’accès Wi-fi sont une façon de gérer le réseau domestique et surtout d’en adapter les capacités et l’accessibilité.
La norme en vigueur
Le Wi-fi n’a pas dit son dernier mot et la généralisation de la norme 802.11ac avec son débit théorique de 433 Mbits/s devrait permettre à nouveau de se passer de câbles pour une grande partie des activités domestiques ou professionnelles. Reste un problème: la chaîne complète doit être en 802.11ac pour fonctionner à son régime maximal ; cela implique une box, un routeur et des terminaux compatibles… ce qui est encore aujourd’hui rarement le cas. D’ailleurs les derniers modules CPL/Wi-fi sont aujourd’hui à la norme ac, ainsi lorsqu’on utilise la prise Ethernet des modules, on bénéficie du meilleur des deux technologies.
Quand vient l’installation…
L’installation peut poser problème, même avec les derniers modules. Un produit CPL consomme de l’énergie, chauffe et n’est pas du genre discret dans ses mensurations. Ne trichez pas avec l’espace nécessaire autour du module, car un produit qui chauffe et ne se refroidit pas voit son espérance de vie se réduire fortement.
Soyez vigilant au moment de l’achat, certains modèles ne disposent pas d’une prise gigogne, cela implique d’avoir deux prises contiguës pour connecter CPL et ordinateur. On remarque aussi la généralisation du connecteur courant comportant deux prises de terre : cela permet de connecter le module tête en bas ou tête en haut, un détail bien pratique pour certaines installations.
Si faire cohabiter des produits offrant des débits différents sur un même réseau ne pose en principe pas de problème, l’adage « qui peut le plus peut le moins » reste parfaitement d’actualité : si vous installez un duo 85-500, votre réseau obtiendra la vitesse du modèle 85. En revanche, si vous utilisez plusieurs paires de modules à des vitesses différentes, ceux-ci ne se gêneront pas sur un même réseau.
Attention toutefois à la difficulté d’appairer deux modules de maques différentes, certains constructeurs comme TP-Link proposent des produits garantis, censés fonctionner avec tous les autres constructeurs… mais c’est toujours en essayant que vous le saurez !
L’essayer ? C’est l’adopter !
Le CPL, c’est le réseau pour les nuls. Un système simple qui permet de se départir des câbles, puisque toutes les habitations disposent en principe d’un câblage électrique et offrent aujourd’hui les mêmes débits théoriques que Monsieur Ethernet Gigabit. Accessible financièrement, il est à l’image de nos smartphones et autres tablettes: une fois essayé, on ne peut plus s’en passer.