Si vous voulez avoir un PC aussi réactif que possible, le meilleur cadeau à lui faire est d’installer le système sur un SSD et non sur un disque dur à plateaux.
Il y a encore quelques années, le choix n ‘était pas si évident que ça, les SSD étant très chers et vraiment pas gros, 32 Go, 64 Go… c’était assez peu et l’écart de prix justifiait souvent de rester au HDD.
Aujourd’hui, l’équation a radicalement chargé et on trouve en magasin des SSD de 120 Go pour moins de 50€…Et si le SSD a une chose de bonne, c’est que même un petit modèle d’entrée de gamme aura des performances bien plus élevées qu’un excellent HDD.
Donc, même sur un petit budget, on peut installer son système sur un support très rapide et très réactif. Si on ne prend que le temps de boot en considération, un SSD d’ancienne génération (Samsung 840 EVO en l’occurrence) fait merveille. Comptez un boot de Windows 10 en moins de 20 secondes, allant du moment où vous pressez le bouton à celui où le bureau est affiché et prêt.
En comparaison, avec un HDD 7200 tours par minute, la même opération prend au bas mot deux fois plus de temps. Aujourd’hui, la plupart des PC, portables ou desktop, sont proposés avec des SSD, sauf dans de rares cas: quelques machines d’entrée de gamme qui continuent à utiliser des HDD dont ils mettent en avant les téraoctets de mémoire.
HDD vs SSD: le débat est clos !
Dans l’absolu, la configuration idéale utilisera un SSD en disque système et confiera le stockage à un ou plusieurs HDD. Le hic, c’est que dès que l’on utilisera des données stockées sur le HDD pour travailler sur le SSD, on fera face à des temps de chargement et à des temps de latence bien gênants. Si vous faites beaucoup de photo par exemple, ou beaucoup de vidéo et que vous manipulez des données conséquentes (un RAW de reflex moderne bourré de mégapixels pèse jusqu’à 40 Mo, voire plus), ces ralentissements peuvent grandement impacter votre flux de production, réduisait à néant la puissance du reste des composants, à commencer par le CPU, le GPU et la mémoire.
La bonne solution pour les amateurs de travaux lourds sera donc de rajouter un étage intermédiaire fait là encore de SSD. On aura donc un SSD système, un SSD de stockage rapide, et un ou plusieurs HDD pour le stockage nécessitant moins de bande passante (documents, archives, etc.).
Pour la taille, tout dépend de vos budgets. Un 128 Go en disque système peut suffire, avec un 256 Go en stockage rapide. On trouve également aujourd’hui des 480 Go pour moins de 160€ TTC, et des 500 Go pour un peu moins de 180€.
Quel SSD choisir ?
La question est devenue ardue tant les constructeurs ont multiplié les progrès ces dernières années. Type de mémoire utilisée, bus par lequel transitent les données, vitesse de lecture et d’écriture, durée de vie des cellules, tout peut être important. Mais revenons un peu sur terre: il existe une grosse différence entre les résultats de test que l’on publie lors de dossiers comparatifs, et le ressenti in situ.
Les résultats de benchmark permettent d’établir des hiérarchies en allant chercher le potentiel maximal d’un SSD. En réalité, vous ne verrez de différence de l’un à l’autre que si vous faites des travaux bien spécifiques, sollicitant beaucoup le stockage. Pour ceux qui ne montent qu’une simple machine bureautique, un SSD de moyenne gamme suffira à avoir un ressenti hyper réactif.
SATA saturé ? Bonjour PCI Express !
Pour les autres toutefois, il est possible d’aller plus loin. Et le tournant technologique, c’est le passage de plus en plus de SSD d’un bus SATA à un bus PCI Express. L’intérêt ? Booster la bande passante et enfin rendre les gains de vitesse des SSD intéressants.
En effet, en utilisant un bus SATA, les SSD les plus rapides arrivaient à saturer leur bus. Résultat, il devient difficile d’améliorer les performances de disques déjà très rapides. Le passage au PCI Express assure l’avenir des amateurs de très gros débits. Reste à être certain que son SSD utilise bien un bus PCI E et non SATA, ce que la norme M.2 rend parfois opaque.
Sur un bus SATA 3, le débit maximal est de 550 Mo/s, et on voit bien que les modèles récents ont déjà atteint cette limite. En passant sur un bus PCIe 2.0, on obtenait un débit théorique maximal de 500 Mo/s par voie, ce qui fait qu’un PCIe X2 (sur deux voies) atteignait 1 Go/s de débit, pour un SSD au format M2 par exemple.
Et en passant sur un bus PCIe 3, on passe le débit théorique par voie à 984 M0/s, faisant d’un SSD PCIe 3 X4 un engin capable d’encaisser quasiment 4 Go/s. C’est potentiellement colossal.., et voilà qui permet de réellement faire exploser les taux de transfert par rapport aux modèles de SSD passant par un bus SATA.
Nouvelles interfaces
L’autre amélioration concerne l’interface. La sortie du Samsung 950 Pro M2 NVMe a eu le mérite de mettre l’accent sur ce nouveau type de lien. Jusque-là, les SSD fonctionnaient principalement sur une interface AHCI, directement héritée des disques durs classiques. En AHCI, on peut gérer 32 commandes et une file d’attente sur le contrôleur. En NVMe, on passe à plus de 65000 commandes et autant de files d’attente par contrôleur. C’est un progrès énorme qui réduit encore les latences et aide à augmenter la bande passante.
SSD PCIe: monstres multimédias ?
En termes de performances, l’écart est grand avec les SSD SATA. Et les premiers intéressés seront les manipulateurs de très gros fichiers. On pensera à ceux qui font de l’editing de fichiers 4K bruts… les professionnels de la vidéo ou les amateurs très avancés.
Sur ce type de travaux, un export 4k se fera deux fois plus vite sur un Intel 750 1,2 To que sur un Sandisk Extreme Pro par exemple, un SSD SATA 3 pourtant au top. De même, pour les photographes travaillant sur de nombreux fichiers RAW en même temps, créant un gros fichier d’échange sur le disque, le travail et l’export sera à peu près deux fois plus rapide sur un SSD PCIe que sur un SATA.
Bref, ces solutions sont des monstres de création multimédia, hautement recommandables à quiconque ambitionne de faire sérieusement du montage 4k ou de la photo à haute dose.
Une sensation de vitesse
Hors applications particulièrement gloutonnes comme celles envisagées plus haut, il y a peu de chances de percevoir un réel gain. Depuis les premiers disques, les performances ont vu une montée en flèche assez nette. Les premiers modèles populaires, fiables et abordables, auront été les OCZ Vertex 3, qui affichaient des débits en lecture supérieurs à 500 Mo/s pour des débits en écriture dépassant les 450 Mo/s sur des données compressibles. Pas mal pour des disques de 2011.
Quelques années plus tard, les références sont autour des 550 Mo/s en lecture pour 520 Mo/s en écriture, pour le Samsung 850 Pro par exemple. Les progrès sont certains, mais… à part en bench, il y a peu de chances pour que vous fassiez la différence à l’oeil. D’autant que le saut effectué par rapport au HDD classique est colossal, même pour un modèle d’entrée de gamme. Comptez un lancement de Photoshop trois fois plus rapide sur un SSD, un boot deux fois plus rapide, et surtout, le SSD n’a pas besoin de placer des tètes de lecture sur des secteurs… les temps d’accès sont donc quasi nuls, et c’est là que se fait la sensation de vitesse.
Y voir clair…pas facile
Dans la pratique, par souci d’adoption de matériel pérenne dans un avenir proche, on choisira donc de préférence un SSD PCIe, si possible en NVMe. Mais pas toujours simple de trouver SSD à son pied. De nombreux modèles coexistent et la multiplication des normes rend le choix parfois ardu. On trouve des SSD M2 interfacés en SATA 3 comme en PCIe. On trouve des SSD PCIe AHCI, et d’autres NVMe… bref, faites attention.
Pour les solutions les plus pérennes, on prendra du PCIe 3 en NVMe, avec une carte capable de supporter le tout, soit les chipsets H97, Z97, X99 et Z170. De plus, côté OS, on veillera à utiliser Windows 10 ou 8.1, supportant le NVMe. Toutefois, Windows 10 et le Z170 offrent un support total de la norme et permettront de booter à coup sûr sur un tel SSD. De quoi faciliter l’installation et l’usage de tels périphériques.