Un SSD est un élément de stockage qui a le vent en poupe car il offre de bien meilleures performances que nos disques durs classiques. Mais comme dans beaucoup de domaines, il faut pouvoir trier pour ne retenir que le ou les meilleur(s). Voici les clés pour tout comprendre.
Les SSD (pour Solid State Disk) sont des composants dédiés au stockage. Contrairement aux disques durs, ils ne s’appuient pas sur des disques à proprement parler, mais sur de la mémoire de type NAND. À l’inverse de la mémoire vive, la RAM, la NAND ne perd pas les données dès qu’elle n’est plus alimentée en courant électrique.
Une mémoire NAND plus rapide qu’un disque magnétique
Un SSD est bien plus rapide qu’un disque dur pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les temps d’accès aux données sont très faibles. Et pour cause, il n’y a pas à aller les chercher sur l’un des plateaux à un emplacement précis, c’est stocké sur dans un module de mémoire. Il n’y a donc pas d’effet mécanique «lent».
La mémoire NAND est aussi plus rapide, mais il en existe plusieurs qualités qui offrent des débits différents, des capacités différentes. Lorsque les premiers SSD sont sortis au début des années 2010, il n’y avait que deux technologies de mémoire : SLC (simple couche) et MLC (couches multiples). La première ne permet d’enregistrer ou lire qu’une seule donnée, alors que la seconde permet d’en écrire au moins deux, grâce à une deuxième couche.
Du coup, on comprend rapidement que la première permet des espaces de stockage plus petits ou alors il faut multiplier le nombre de modules de mémoire pour obtenir une capacité correcte. La première garde aussi un avantage et non des moindres : la performance brute est la plus importante.
Depuis, les choses ont bien changé. Le SLC n’existe quasiment plus car beaucoup trop coûteux. Les modules de NAND les plus fréquemment vendus sont désormais dits « QLC », car ce sont les plus économiques.
On peut écrire 4 données sur une cellule et on peut empiler jusqu’à 96 couches à ce jour (128 couches pour cette année). La mémoire NAND a tout de même un désavantage : plus on écrit dessus… et plus elle s’use. Et une fois que ses puces ont passé un certain nombre de cycles d’écriture/lecture, elles s’éteignent et ne sont plus disponibles.
Mais rassurez-vous, même sur les modèles les plus économiques, la durée de vie est supérieure à ce que pourrait produire un PC fonctionnant 7 jours sur 7 pendant plusieurs années…
L’importance du contrôleur
Pour gérer cette mémoire toujours plus importante et complexe, il faut un contrôleur. Cet organe sert d’aiguilleur pour toutes les requêtes que l’on fait au quotidien. C’est lui qui va ranger les données, les trier et nous les restituer au plus vite ou de façon la plus économique, suivant la gamme de produit ciblé.
Un bon contrôleur doit être, à l’image de nos processeurs, capable de faire plusieurs choses à la fois en parallèle. C’est d’ailleurs pour cela que les meilleurs comprennent désormais plusieurs cœurs. Ils fonctionnent grâce à un micro-logiciel (firmware) mais aussi à de la mémoire vive.
L’intérieur d’un SSD est donc plus ou moins un minPC dans le PC. Le contrôleur doit aussi savoir gérer l’usure de la mémoire NAND pour allouer d’autres parties afin de stocker de nouveaux des données.
Le format et interfaces
Un SSD peut prendre plusieurs formes. Le plus connu est le format 2,5 pouces qui vient de l’héritage des disques durs, mais aujourd’hui il devient trop volumineux. Car comme on a pu le voir un peu avant, il n’y a plus autant besoin de modules pour peupler un SSD même d’une grande capacité: quatre modules de NAND suffisent par exemple pour produire un SSD de 500 Go… Et là encore ( héritage oblige), on exploite alors l’interface SATA qui se limite à un débit maximal de 660 Mo/s en lecture comme en écriture.
Les constructeurs de SSD sont alors passés directement au-delà et exploitent une interface PCI-Express, c’est-à-dire comme les autres périphériques (la carte graphique par exemple). Cela permet d’avoir des débits nettement supérieurs allant par exemple à plus de 3 Go/s. C’est ainsi que l’interface NVMe est apparue sur certains SSD.
Ils ne sont alors plus vendus comme des SSD au format 2,5 pouces mais sous la forme d’une carte proche d’un module de mémoire. On parle dans ce cas de modules au format M.2. Il existe officiellement plusieurs tailles de modules M.2. Ce qui varie c’est la longueur de ce module, la largeur restant la même pour des raisons de compatibilité. Ce format M.2. est d’ailleurs de
plus en plus exploité au sein des ordinateurs portables.
Et pour cause, il prend une place réduite que ce soit en longueur, largeur ou épaisseur. Cela permet aux constructeurs d’ordinateurs de réduire la taille prévue pour le stockage à quelques centimètres carrés!
Attention aux chiffres
Jusqu’ici, nous n’avons pas évoqué le marketing des constructeurs qui a souvent pour but de vous vendre du rêve, parfois même trop. On annonce généralement des débits très élevés.., que l’on obtient rarement dans la réalité. Cela s’explique notamment par la fonction de tampon venant du contrôleur et de sa mémoire.
Pendant un laps de temps très court, le SSD est capable de tenir des débits très élevés. Malheureusement, dès que ce tampon est plein, les performances chutent (même si elles restent tout de même élevées).
C’est souvent ce chiffre-là qui est donné comme indicateur de performances et non un débit « moyen » réel. Ces débits soutenus ne peuvent aussi être obtenus que sur des fichiers volumineux et non pas sur des petits fichiers.
Pour vérifier, il suffit de déplacer un film de 4 Go ou la même capacité en photos… Dans le second cas, les performances vont s’effondrer et n’auront plus rien à voir avec ce qui est annoncé.
Trouver un bon SSD
Pour dénicher un bon SSD, il faut donc s’assurer de plusieurs paramètres: le type de mémoire, les capacités de son contrôleur, de son interface et puis de sa capacité. Vient ensuite l’élément le plus important: le prix.
Mais de ce côté-là, on assiste depuis plusieurs années à une chute régulière des tarifs et à une augmentation des capacités. Aujourd’hui, il est parfaitement possible de trouver des SSD de 500 Go à moins de 100 € et des modèles de 1 To à moins de 200€.
C’est encore plus cher que les disques durs conventionnels mais on arrive tout de même désormais à obtenir des capacités décentes, sans devoir se ruiner complètement.
L’avenir nous réserve encore du mieux, puisque les fabricants de mémoire NAND ne semblent pas vouloir s’arrêter dans l’empilement de couches… ce qui devrait nous permettre dans les deux ou trois prochaines années de trouver des SSD de grosses capacités (2,3 ou 4 To) pour un prix équivalent à 1 To aujourd’hui. L’avenir est en marche.