Selon la fameuse loi de Moore, génie de l’informatique, notamment à l’origine d’Intel, la puissance des processeurs allait doubler chaque année entre 1965 et 2015.
Après, il pensait que la taille des atomes allait faire stagner la progression. Il a eu raison.
Mais, au-delà de la puissance stricte de calcul, il existe des avancées très probantes qui risquent fort de changer notre perception de ces machines.
Des super-ordinateurs quantiques que nous ne sommes pas près d’avoir, à la réalité augmentée déjà à portée de main, petit tour des innovations qui risquent de compter dans le futur.
La biométrie
La biométrie informatique est déjà là.
Reconnaissance vocale, faciale, digitale font déjà partie du quotidien de certains utilisateurs d’ordinateurs portables ou de smartphones. Mais c’est dans le domaine de la sécurité et de la vulgarisation des moyens d’accès à des informations privées et sécurisées que le domaine tente d’évoluer.
Au-delà des caméras à reconnaissance faciale pour aider aux contrôles des aéroports et autres lieux publics, on parle ici d’accéder sans mot de passe à la plupart de nos informations personnelles, de nos coordonnées, ou bien même pour accéder à notre maison.
Plus de clés, plus de codes à retenir, plus de papiers à trier et ne surtout pas perdre, tout serait accessible d’un simple regard ou d’un ordre vocal.
La technologie est déjà au point, mais les failles de sécurité et le côté intrusif de cette technologie freinent encore les ardeurs des développeurs pour le moment.
Les algorithmes de reconnaissance faciale marchent ainsi très bien, mais avec des technologies comme le deep-fake, cette modélisation de visage ultra-réaliste incrustée dans n’importe quel contexte, les possibilités d’abus et d’usurpation d’identité sont assez grandes.
Malgré les réticences de nombreuses personnes, gageons que la biométrie digitale ou vocale va se démocratiser. Avec la sécurité adéquate, il s’agit bien d’un confort de vie qui sera le bienvenu.
Photo par geralt, CC0
L’ordinateur Quantique
Aux balbutiements de l’informatique, les ordinateurs faisaient la taille d’une immense pièce.
Véritables mastodontes, ils ont perdu en volume jusqu’à ce que des milliers de ces immeubles calculs puissent aujourd’hui tenir dans nos poches.
Mais cela ne veut pas dire que les géants ont disparu.
D’abord supercalculateur, de gros amoncellements de fils et de tubes, qui ressembleraient presque à un lustre New Age, ont fait passer les derniers bijoux de calculs au moyen-âge.
Car les plus grands des super calculateurs du monde ne peuvent rien face à l’ordinateur quantique.
Le principe est simple sur le papier, mais très difficile à appréhender et surtout, à mettre en pratique. Là où les ordinateurs normaux utilisent des bits pour leurs données, soit des 1 ou des 0.
Le Qubit, lui, peut être les deux à la fois.
Il en ressort une puissance de calcul démultipliée et aussi un gain certain d’énergie. Si la technologie marche, elle demande une quantité astronomique de matériaux précieux et de réajustement pour garantir, par exemple, le vide quantique afin de ne pas fausser les calculs.
Tout cela nous indique donc que nous ne sommes pas prêts d’avoir un de ces bijoux sur notre bureau pour usage personnel, mais les applications de l’ordinateur quantique sont déjà là. Et le prochain domaine est ainsi largement impacté par cette révolution.
Photo par TheDigitalArtist, CC0
L’intelligence artificielle
« Dis Siri.. ». Cette simple phrase, aujourd’hui rentrée dans le langage courant, est bien la preuve que l’intelligence artificielle est d’ores et déjà parmi nous.
Si celle-ci n’est pas l’apogée des cerveaux artificiels, le fait qu’elle puisse être utilisée sans même que l’on y pense est tout de même éclairant sur notre capacité à absorber les nouvelles technologies.
Sans parler des intelligences artificielles les plus puissantes, utilisant le « deep learning » et la technologie quantique pour fonctionner, les nouvelles IA sont bien plus performantes.
Si gagner une partie d’échec est maintenant à la portée de tous les ordinateurs contre un joueur lambda, certaines sont plus développées.
Elles peuvent engager des choix face à des inconnues, équations bien plus complexes que lors d’une partie d’échec, car les coups ne peuvent être prévus ou calculés.
Ainsi, si la machine connaît les règles du poker, elle sera capable de miser, de calculer des probabilités, tout cela sans maîtriser parfaitement le déroulé de la table.
C’est une avancée qui permet une IA plus efficace, et paradoxalement moins « robotique ».
Les algorithmes sont de plus en plus complexes et avec l’interaction entre les différentes innovations, on peut espérer le meilleur. C’est ainsi qu’avec la puissance de calcul d’un ordinateur quantique, la machine sera des millions de fois plus performantes que les intelligences artificielles les plus développées.
Le début des androïdes ? Pas encore, mais les débats éthiques risquent d’émerger lorsqu’une intelligence artificielle aura une capacité de calcul aussi gigantesque.
Que l’on se rassure cependant, on est encore loin du cerveau humain qui, avec ses centaines de milliards de synapses, humilie les ordinateurs les plus puissants. Pourtant, ces machines peuvent faire des calculs impossibles pour nos esprits et c’est pour cela qu’on les développe.
La réalité augmentée
Autre technologie au point, mais encore peu démocratisée (on se rappelle du flop retentissant des « Google glass » de l’entreprise américaine.), la réalité augmentée est sans nul doute ce qui, empiriquement, va changer le plus notre point de vue sur la technologie.
Si certains mécaniciens d’écuries de courses ont recours à ces casques pour pouvoir disposer d’informations en direct supplémentaire dans leurs champs de vision, on peut imaginer une infinité de possibles autour de cette technologie.
Des lunettes pour personnels hospitaliers qui affichent le dossier du patient en temps réel dès que ceux-ci entrent dans une chambre, une aide précieuse pour les motards avec un écran qui indique les angles mots et les endroits dangereux, ou tout simplement, faire le touriste seul dans une ville avec une multitude d’informations qui s’affichent sur les monuments que vous admirez.
Bien des possibilités s’offrent aux utilisateurs de ce genre d’objet. Si la percée de Google a effrayé quelque peu les clients il y a quelques années, avec l’émergence de la réalité virtuelle qui enchante les joueurs depuis quelques années, tous les signaux sont au vert pour cette technologie.
La recherche de la synergie
L’interaction entre tous ces domaines, principe même de la science, peut nous offrir un futur qui ferait pâlir certains films de science-fiction les plus ambitieux.
On peut imaginer ainsi demander à notre intelligence artificielle personnelle de nous indiquer le chemin le plus rapide et le moins contraignant pour acheter notre repas.
À bord de notre moto qui ne démarre qu’avec nous grâce à la biométrie informatique, nous sommes prévenus des dangers tout en pouvant suivre l’itinéraire indiqué par l’IA qui est affiché sur la visière en réalité augmentée de notre casque.
Ainsi, sans même quitter la route des yeux, nous sommes guidés et protégés. Le confort, la sécurité et le plaisir.
La technologie nous facilite déjà la vie et ce n’est pas prêt de s’arrêter.