Ceux qui ont découvert la musique avant les années 90 ont certainement encore quelques K7 ou vinyles… et plus forcément les lecteurs devenus désuets depuis l’apparition des formats numériques tels que les CD ou le dématérialisé. Il existe heureusement des solutions pour numériser ses disques et cassettes. Suivez ces conseils pour choisir le matériel adéquat.
Parce qu’on a connu la musique au travers de K7 audio et de disques vinyle ou parce qu’on possède des morceaux non réédités en CD et encore moins au format numérique (de type MP3 pour ce ne citer que cet exemple-là), on peut être tenté de convertir ses supports analogiques.
Certes, des platines vinyle ressortent depuis quelques années, mais tout le monde ne possède pas forcément toute la chaîne audio pour pouvoir en profiter. Qui plus est, nous avons pris des habitudes avec la musique dématérialisée : pouvoir la transporter partout et y avoir accès tout le temps via des services en ligne (Apple Music, Spotify, Google Musique, etc.). Il nous vient alors facilement l’idée de vouloir numériser tout ce que l’on possède pour pouvoir le lire comme il nous sied.
L’opération n’est pas aussi simple qu’il y paraît, et tous les matériels ne produisent pas le même travail. Dans un grand nombre de cas, il est question d’un appareil qui se relie à un PC (ou Mac) grâce à un connecteur USB. La lecture est alors brute et c’est à l’ordinateur de faire quasiment tout le travail d’encodage. Si cette solution semble archaïque de prime abord, c’est avant tout celle-ci qui nous semble la plus pratique et la plus pérenne dans le temps. En revanche, lorsque l’encodage est effectué directement sur le lecteur, on n’a quasiment aucun réglage possible, que ce soit sur le codec utilisé ou son échantillonnage.
Les points importants avant d’acheter
Choisir un appareil pour son encodage direct et automatique peut s’avérer pratique. Il suffit de placer un 33 tours sur la platine, de connecter une clé USB ou une carte mémoire et… la musique passe de l’un à l’autre. Il ne reste plus ensuite qu’à transférer le(s) fichier(s) obtenu(s) au sein de sa bibliothèque musicale. Avant de choisir le matériel en question, il faut toutefois se montrer vigilant sur quelques points:
* Connaître les types de fichiers générés (MP3, WAV, AAC, OGG, FLAC, WMA, etc.) et la qualité d’encodage qui, en fonction de l’algorithme de compression utilisé, va plus ou moins dégrader les morceaux. Une fois qu’ils seront compressés, il ne sera plus possible de faire marche arrière pour améliorer la situation. Ces paramètres sont à étudier impérative ment avant d’acheter quoi que ce soit.
* Savoir quel type de machine on envisage (vinyle, K7, CD) et le type d’encodage réalisé ainsi que son débit (exemple : MP3 à 192 kbit/s). Que ce soit pour l’OGG, le MP3 ou le WMA, il ne faut pas descendre en dessous de 128 kbit/s, car le son est malheureusement trop détérioré pour offrir une bonne qualité d’écoute. Si c’est possible, préférez les formats WAV (brut) ou FLAC (compression sans perte). Ils permettront d’effectuer des encodages sur un ordinateur a posteriori.
* Regarder s’il existe un ajout de DRM (Digital Right Management), c’est-à-dire un verrou possible en fonction des appareils, car ils rendront la lecture impossible sur l’ensemble de vos terminaux. Rassurez-vous c’est rarement le cas, les constructeurs préférant le statut « libre » du MP3 en général.
La qualité de l’appareil
La qualité du matériel est importante mais son suivi par le constructeur l’est tout autant. Rappelons en effet qu’une platine vinyle ou un lecteur de K7 s’usent avec le temps. Sur le premier, deux choses peuvent s’user rapidement, surtout si vous avez une grosse collection à numériser, la courroie et le diamant (ou sapphire).
La courroie se situe sous le plateau et relie ce dernier avec le moteur. Malheureusement, au fil du temps, elle se détend et/ou cède. Et comme elles sont souvent réalisées sur-mesure, s’appuyer sur une marque connue peut faciliter les choses.
La pointe du bras qui va lire les microsillons du disque s’use elle aussi progressivement. Il est impératif de pouvoir trouver la pièce en question. Ces pièces étaient facilement disponibles dans les années 80, mais elles le sont moins aujourd’hui. N’hésitez pas à interroger votre revendeur avant d’acheter. Si le produit que vous ciblez est avant tout vendu comme un accessoire, il y a peu de chances que la société fournisse les pièces d’usure.
Enfin, dernier paramètre à ne pas négliger pour une platine vinyle, c’est son support pour les différents disques. Si les 45 et 33 tours 1/3 sont toujours supportés, ce n’est pas le cas des moins fréquents 78 tours, qui sont exploités pour les maxi 45 tours. Attention donc à ce que ce format fasse bien partie du lot.
Du côté du lecteur de K7, là encore ce sont les courroies d’entraînement qui peuvent montrer leur limite surtout si vous avez de nombreuses cassettes à traiter. Et n’oubliez pas que si elles se détendent ne serait-ce qu’un peu, cela peut provoquer une perte de synchronisation…qui risque d’emporter la bande de votre cassette! Il faut aussi vérifier dans les documentations du constructeur que l’appareil que vous ciblez supporte aussi bien les K7 de 60, 90 ou les très rares 100 minutes.
Il lit aussi les CD ?
Certains appareils, beaucoup plus récents, permettent de réaliser des copies numériques de nos CD audio. C’est effectivement plus pratique d’avoir une bibliothèque audio qui tient dans une clé USB que de trimballer l’ensemble de ses Compacts-Discs. Mais attention, l’industrie musicale a ajouté des DRM au sein de nombreux CD qui prennent d’ailleurs un nom différent comme Copy Control par exemple. Pour ceux-là, il arrive que la copie soit tout simplement bloquée alors que, sur PC, il existe des solutions pour passer outre.
L’importance de la connectique
Du côté de la connectique, il faut s’assurer que l’appareil soit pourvu au minimum d’un port USB 2.0, ce qui devrait être normalement le cas à chaque fois. Certains constructeurs ajoutent aussi un lecteur de cartes (SD ou multi support), ce qui peut être tout aussi pratique pour pouvoir charger la carte sur une tablette, un smartphone ou encore un ordinateur.
Ensuite, si l’appareil possède d’autres types de connectique comme des prises RCA ou jack, cela permettra de le relier à l’entrée ligne du PC pour tenter un autre type d’encodage par exemple.
Pour ce qui concerne les platines vinyle, il faut faire attention à une chose. Il fallait auparavant une entrée spécifique sur un amplificateur pour ce type d’appareil, c’était d’ailleurs le seul : une prise phono. À la différence des autres, elle devait être amplifiée.
Aujourd’hui, certaines platines disposent déjà un pré-amplificateur embarqué et il vaut mieux car c’est devenu très rare sur les amplificateurs de salon. Relié à un PC, cela donne un son quasi inaudible sans amplification. Certains modèles disposent aussi du Bluetooth, ce qui permet d’écouter directement son vinyle sur une enceinte ou un smartphone, le tout sans avoir de fil à la patte. Bien sûr, il n’est pas possible d’enregistrer un morceau via cette technologie car le Bluetooth supporte uniquement des formats audio compressés, et le rendu peut donc être altéré.
Le look rétro ne fait pas foi
Le retour des platines cassette et vinyle a souvent été réalisé par de petits acteurs misant sur la fibre rétro de leurs clients et, malheureusement, la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Préférez les grandes marques de l’audio, ne serait-ce que pour le suivi des produits et les pièces détachées. C’est d’importance, tant nos appareils analogiques peuvent s’user à longue. Comme nous l’avons vu, diamants et courroies se fatiguent assez rapidement mais, surtout, c’est la qualité intrinsèque du matériel qui est en cause.
Nous aurions tendance à laisser de côté les appareils tout-en-un, c’est-à-dire qui mêlent platine vinyle, cassette audio et lecteur CD. Rappelez-vous que si l’un des éléments tombe en panne, vous perdez tout d’un coup. Un vieux reste d’amateur de chaîne Hi-Fi haut de gamme en éléments séparés… Force est de constater que cette méthode se perd, un peu comme nos cassettes que l’on devait rembobiner ou le crépitement de nos vinyles…Mais ça c’est une autre histoire.
Des tarifs qui peuvent rapidement grimper
Le coût de l’acquisition d’un appareil permettant la numérisation de sources analogiques est assez variable. On trouve des produits traitant seulement les K7 à moins d’une trentaine d’euros, dont l’encodage sera forcément réalisé sur un PC ou un Mac. La seule véritable alternative que nous ayons trouvée à ce jour est de passer par une chaîne Hi-Fi avec platine vinyle que l’on trouve aux alentours des 120-150 €.
Pour ce qui est des platines vinyle, le choix est bien plus vaste car le microsillon est redevenu à la mode et les artistes lancent aussi leurs nouveaux titres sur ce type de support. Du coup, on trouve des produits autonomes de qualité. La fourchette est alors bien plus large puisque les premiers prix commencent aux alentours de 80 € et cela peut très vite monter à plusieurs centaines voire milliers d’euros ! Comme nous l’avons déjà vu, l’important ici est surtout de pouvoir trouver facilement les pièces d’usure (diamant et courroie), surtout si vous avez une grosse collection de vinyles à numériser.
Lorsque l’encodage est assuré par le PC
Lorsque l’encodage n’est pas assuré directement par l’appareil mais uniquement sur PC, il est nécessaire de vérifier si les pilotes fournis sont bien compatibles avec votre ordinateur, surtout avec Windows 10. En effet, pour les précédentes versions de l’OS, cela devrait être supporté facilement.
De plus, si un logiciel est fourni, il faut lui aussi savoir s’il est compatible avec votre système ou, le cas échéant, trouver sa mise à jour. Dans de nombreux cas, c’est Audacity qui est présent par défaut. C’est un logiciel libre compatible Linux, Mac OS et Windows. Son interface est relativement austère, mais toutes les fonctionnalités sont là pour réaliser de bons encodages audio. Notez qu’il est bien sûr possible d’installer d’autres utilitaires faisant le même travail, mais ils sont parfois onéreux, Il faut faire attention à ce qu’ils assurent le découpage des pistes. Dans le cas d’une cassette ou d’un album 33 tours, il y a plusieurs titres à la suite, et le logiciel doit être apte à faire la décomposition à votre place.